Pour pouvoir poser une question, vous devez souscrire à un abonnement familial.
Découvrir l'offre
Pour pouvoir accéder à toutes les questions de parents, vous devez souscrire à un abonnement familial.
Découvrir l'offre
Remonter

Cycle 3

L’enseignement moral et civique au cycle 3 (EMC)

L’enseignement moral et civique a pour objectif de transmettre les valeurs de la République et d’apprendre aux élèves à devenir de futurs citoyens engagés et responsables

Depuis la rentrée 2015, la matière anciennement appelée « instruction civique et morale » est devenue l'enseignement moral et civique (EMC)Un nouveau programme, qui concerne tous les niveaux, du CP à la Troisième, a été publié en septembre 2018.

Comme c'était déjà le cas pour l'ancienne discipline, l’enseignement moral et civique doit avoir un créneau horaire spécial et inscrit à l’emploi du temps et il ne doit pas se limiter à aborder les seules questions de la vie scolaire (comme l'écriture des règles de vie).

Certes, l’élaboration des règles de vie dans la classe et l’école est un moment incontournable pour chaque début d’année. Mais le programme de cet enseignement est bien plus ambitieux : apprendre aux élèves à agir de façon civique et morale à l'école, et faire d'eux de futurs citoyens responsables et engagés dans la société.

L’enseignement moral et civique dispose d’un horaire dédié dans l’emploi du temps des élèves, mais cet enseignement ne doit pas pour autant être mené « à part ».

C’est un enseignement qui est transversal : il fait écho à de nombreux domaines d’apprentissages.

Des liens doivent donc être tissés avec les autres domaines d’enseignement, tel que le français, pour l’étude de textes comportant une morale (une fable, un conte) ou témoignant de l’expression de sentiments ou d’un engagement (à travers la poésie par exemple). Les liens avec l’histoire (pour l’étude des valeurs républicaines par exemple) ou l’histoire des arts (pour l’étude de l’art qui s’engage avec l’exemple des affiches publicitaires de certaines associations militantes) doivent également être privilégiés.

Il n'est pas question d'imposer aux élèves des leçons de morale à l'ancienne ou des "modèles de comportement". 
L'enseignement moral et civique a pour but de développer leur esprit critique et leur conscience morale (le bien/le mal, le juste/l'injuste) grâce à l'acquisition d'une « culture morale et civique ».

Cette culture est fondée sur des valeurs, des savoirs et des pratiques :

Vivre ensemble

Les 3 finalités de l'enseignement moral et civique

Respecter l'autre, c'est respecter sa liberté, le considérer comme son égal et développer avec lui des relations de fraternité

Les quatre valeurs et principes de la République française sont la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité. S’en déduisent la solidarité, l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que le refus de toutes les formes de discriminations.

L’enseignement moral et civique porte sur ces principes et valeurs, qui sont nécessaires à la vie commune dans une société démocratique et constituent un bien commun s’actualisant au fil des débats dont se nourrit la République.   

La culture civique se construit en articulant quatre domaines :

  1. Apprendre à se connaître et connaître les autres (par une éducation à la sensibilité), qui vise à identifier et exprimer ses sentiments et ses émotions (pour les dépasser ou au contraire les accepter), et à respecter les autres,
  2. Comprendre le bien-fondé des règles et des lois, pour permettre aux élèves de mieux vivre ensemble, 
  3. Apprendre à penser par soi-même et avec les autres en développant son esprit critique dans le cadre de débats (justifier son point de vue, comprendre celui des autres, etc.),
  4. Oser s'engager dans l'école, individuellement ou collectivement, pour mettre en pratique l'enseignement moral et civique et "devenir acteurs de ses choix".

Quoi de neuf avec ce nouveau programme ?

La sensibilité : soi et les autres 

Les élèves apprennent à mieux se connaître et à respecter les autres. 
 

EMC

Au cycle 3, l’étude de Rembrandt par exemple, l’artiste aux soixante-dix autoportraits permet d’introduire un travail sur l’autoportrait. Les élèves commencent, en binômes, par se décrire mutuellement (la forme des yeux, du nez, de la bouche, du visage, etc.). A l’aide d’un miroir, chacun essaye ensuite de réaliser son autoportrait au crayon à papier, en veillant à respecter les dimensions et les proportions que l’enseignant aura précisées (pour faciliter le travail, l’enseignant peut également fournir à chaque élève une photo de ses yeux, sous forme d’une bande rectangulaire. Les élèves doivent ensuite compléter le visage à partir de cette impulsion de départ). 

Ce travail sur l’autoportrait aide les élèves à prendre conscience de ce qu’ils sont (les traits de leur visage, leur personnalité, tout ce qui constitue leur identité personnelle) et à accepter la différence.

Apprendre à se connaître, c’est également apprendre à identifier ses sentiments et ses réactions, dans diverses situations, et apprendre à les exprimer. En étant capables de les exprimer et de les identifier, les élèves prennent du recul par rapport à leurs sentiments et leurs émotions et sont capables de mieux comprendre ceux des autres. Au cours de l’étude de textes littéraires ou de l’écoute d’œuvres musicales, les élèves se constituent un stock de vocabulaire pour exprimer la joie, la peur, la colère, etc. Ainsi les élèves prennent du recul par rapport à leurs émotions et sont capables de mieux comprendre celles des autres.

Les échanges entre élèves doivent pour cela, se dérouler dans un langage respectueux des règles de la discussion : on attend que l’autre ait terminé de parler, on écoute entièrement son discours… Les élèves apprennent à accepter la différence qu’elle soit physique, sociale ou religieuse. Ils comprennent que ce sont ces différences qui les enrichissent.

Les activités d’EPS permettent aussi aux élèves de développer leur expression corporelle pour communiquer des émotions, de même que les activités artistiques.

A l’école, les élèves apprennent le sens de la solidarité et comprennent qu’aider les autres, partager avec eux, prendre soin d’eux apportent autant à celui qui reçoit qu’à celui qui donne.

C’est le cas par exemple au cours de nombreuses activités d’EPS qui exigent collaboration et entraide, comme les sports collectifs, (le basket-ball, le handball, le jeu des poules-vipères-renards, etc.). Les élèves apprennent à accepter leurs équipiers tels qu’ils sont, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils laissent jouer un partenaire même s’ils savent qu’il ne s’agira pas forcément d’un point gagnant. A l’inverse, un joueur peut décider de céder sa place à un partenaire qu’il sait plus fort que lui. Les élèves mettent tout en œuvre pour la réussite de leur équipe.

La solidarité s’exerce également dans la vie quotidienne à l’école à l’égard des enseignants et de tout le personnel éducatif. Lorsqu’un élève ramasse spontanément un détritus pour le placer dans une poubelle, il fait preuve de solidarité.  

Le droit et la règle : des principes pour vivre avec les autres

Les élèves apprennent la nécessité d’obéir à des règles pour bien vivre avec les autres, à l’école puis ensuite dans la société.

Dès le début de l’année, l’enseignant établit avec ses élèves des règles de vie pour la classe et pour la cour de récréation. Il peut aussi mettre en place un conseil d’élèves qui se tient régulièrement afin de faire un point sur la vie de la classe (les règles sont–elles respectées ? Que faire pour essayer de les respecter ? etc.). En EPS, les jeux et sports collectifs sont par exemple une occasion de comprendre la notion de règle et de sanctions.

A la maison, vous pouvez aussi mettre en place un conseil de famille, qui fonctionnera de la même façon que le conseil d’élèves. Ce rendez-vous familial, pourra sans doute, tout comme à l’école, résoudre des problèmes familiaux. Ce temps d’échange en famille doit permettre à chacun d’exprimer ses sentiments, ses joies et ses peines. L’idée est de définir ensemble des règles qui pourront résoudre des éventuels soucis de communication et être bénéfiques pour tout le monde. 

Au cycle 3, les élèves découvrent, en lien avec le programme d’histoire, les valeurs de la Républiqueles principes de la démocratie en France et en Europe et les grandes déclarations des droits.

Ils prennent conscience que les droits dont notre société jouit aujourd’hui sont le résultat d’une conquête progressive, comme le montre par exemple la comparaison entre la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la Déclaration universelle de 1948.

L’étude de textes littéraires comme Les Misérables de Victor Hugo ou  Momo, petit prince des Bleuets de Yaël Hassan, ou encore le visionnage du film Sur les chemins de l’école peuvent également les sensibiliser au droit à l’éducation défini par la Convention des droits de l’enfant, et que bien des pays signataires ne respectent pourtant pas.

Le jugement : penser par soi-même et avec les autres

Les élèves apprennent à formuler leurs propres opinions en tenant compte de celles des autres, dans le cadre par exemple de discussions ou de débats réglés. 

Ils savent qu’il faut demander la parole avant de la prendre, qu’il faut écouter les autres et que chaque intervention doit faire avancer le débat. Ils apprennent également à exprimer leur point de vue personnel (accord ou désaccord) en le justifiant (« je ne suis pas d’accord parce que / car… ») et en l’illustrant par des exemples réels.

Progressivement les élèves apprennent à distinguer l’intérêt particulier de l’intérêt collectif et à formuler des jugements moraux (c’est bien / c’est mal, c’est juste / c’est injuste).

Parfois, les élèves font l’apprentissage de conflits d’intérêt entre ces valeurs collectives et leurs valeurs personnelles. 
Par exemple, si un camarade leur confie un secret qu’ils ont promis de ne pas révéler alors qu’ils savent qu’il y a un risque de danger, ils s’interrogent : doivent-ils se confier à un adulte et trahir la confiance de leur camarade ? 

Un exemple de débat
Un thème de débat peut être « A quoi sert l’école ? » qui tenterait de faire comprendre aux élèves que pouvoir aller à l’école, qui apparaît souvent comme allant de soi, est une véritable chance, encore refusée à de nombreux enfants dans le monde.

Un débat en classe

L’engagement : agir individuellement et collectivement

Les élèves apprennent à l’école le sens d’un engagement et osent agir individuellement et collectivement. Ils prennent part à la vie de la classe et de leur école, comme plus tard ils prendront part à la vie de la société (par exemple, en votant).

Au cycle 3, certains élèves peuvent décider de prendre des responsabilités et de s’engager dans un projet au nom de la classe, comme par exemple représenter les élèves auprès de la communauté éducative, lancer une action pour le développement durable au sein de l’école, participer à un projet organisé par la mairie, un concours national, etc.

Amnesty International

Dans tous les cas, les élèves engagés apprennent à tenir leurs promesses vis-à-vis de ceux qui leur ont accordé leur confiance et à aller jusqu’au bout de leur engagement.

En lien avec l’éducation au développement durable et l’enseignement des sciences, ou celui de l’histoire, l’enseignant du cycle 3 sensibilise ses élèves au rôle des associations militantes comme Amnesty International ou Reporter sans frontière. Les élèves sont ainsi témoins d’engagements forts dans la société et en comprennent le sens.

Pour illustrer l’action de ces associations dans la lutte contre la privation de liberté d’expression, l’enseignant peut commencer par placer ses élèves dans une situation où ils l’expérimenteraient directement. Par exemple, en énonçant de façon arbitraire que les élèves qui ont un manteau de telle ou telle couleur seront privés de récréation. Les élèves comprennent que le choix des couleurs est une façon comme une autre d’exprimer leurs préférences, leurs convictions. Il en va de même pour des adultes qui sont emprisonnés car on les prive du droit de s’exprimer sur le sujet de leur choix. L’étude des affiches des campagnes publicitaires des associations permet aux élèves de prendre conscience que la liberté d’expression n’est pas respectée dans de nombreux pays aujourd’hui encore. En lien avec les arts visuels, l’enseignant peut leur proposer de réaliser des affiches ou de rédiger des slogans pour défendre la liberté d’expression.

N’hésitez pas à raconter à votre enfant la vie de grandes figures qui se sont engagées dans des projets qui ont changé le monde. Par exemple : Christophe Colomb, Ambroise Paré, Louis Braille, Nelson Mandela, Gandhi ou Mère Teresa.

Retrouvez ici un exemple de pratique en classe de CM2 qui construit la culture civique et morale des élèves

Gandhi

Ce qui est attendu des enfants en fin de cycle 3

1) Respecter autrui :

2) Acquérir et partager les valeurs de la République :

3) Construire une culture civique :

Compétences travaillées au cours du cycle 3

Culture de la sensibilité

Culture de la règle et du droit

Culture du jugement

Culture de l’engagement

La lecture est réservée à notre communauté

Vous êtes inscrit ? Identifiez-vous ou inscrivez-vous