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Philosophie

L'inconscient

Voilà une notion qui intrigue et qui passionne les élèves de terminale. 

La notion d'inconscient 

Elle est souvent intégrée à un cours sur la conscience car elle ne trouve vraiment son intérêt philosophique que par rapport à cette dernière.

En effet, l'essentiel est de ne pas perdre de vue l'importance et l'intérêt de cette notion pour la réflexion philosophique : en quoi la découverte freudienne bouscule-t-elle une certaine tradition philosophique et remet-elle en question une certaine conception du sujet ? 

Freud par Dali

Freud par Dali

 

On peut donc traiter la notion pour elle-même, mais il apparaît sans doute plus pertinent de l'inscrire dans une problématique plus large qui convoquera les notions de conscience et de sujet par exemple : ne suis-je que ce que j'ai conscience d'être ? 

Par ailleurs, au regard du nombre d'heures d'enseignement de la philosophie dans chaque série, notamment en série S et ES, l'étude de quelques textes de Freud paraît être un bon point de départ pour entrer dans la notion, car c'est une tâche impossible que de restituer avec eux toute l'histoire passionnante de la psychanalyse en quelques heures, et ce n'est d'ailleurs pas l'objectif.

La signification du mot "inconscient" 

Si l'on s'en tient donc à une approche philosophique, les élèves peuvent d'abord intégrer l'idée que le mot « inconscient » signifie d'abord, comme adjectif, ce qui est privé de conscience. Or, dans la tradition philosophique, il y a des indices qui montrent que certains philosophes admettent le fait que toutes nos pensées, nos représentations, ne sont pas claires et distinctes ; autrement dit,  il y a des degrés de conscience, des représentations confuses. Il y a donc du plus ou moins confus dans nos perceptions. Dès lors, le fait que je sois conscient n'implique pas que je sois clairement conscient de tout ce qui se passe en moi et hors de moi.

Il conviendra ensuite de questionner avec les élèves les limites de la conscience et d'interroger le modèle d'un sujet conscient, qui serait « maître » de ses pensées. Sur ce point, un célèbre texte de Nietzsche ( voir le texte plus bas ) permet de revenir sur l'évidence cartésienne du « je pense » et d'interroger plus précisément la relation qui unit le sujet ( je ) et son activité ( la pensée ) pour en montrer la complexité.

On peut alors formuler avec les élèves l'hypothèse d'une pensée, au sens d'une activité psychique, qui pourrait se dérouler en moi sans que j'en sois l'initiateur, la cause. En bref, il y aurait des représentations impensées. Les élèves invoquent souvent le cas intéressant du rêve pour confirmer cette idée. 

L'inconscient Philo

Le Rêve de Dali

L'inconscient freudien 

En portant au préalable le soupçon contre l'idée d'une conscience infaillible et toute puissante, qui laisse entendre que nous sommes les maîtres de notre intériorité, il est plus facile pour les élèves  de saisir ce qui fait l'originalité de l'inconscient au sens freudien.

En effet, chez Freud, l'inconscient devient un nom qui désigne une instance à part entière de l'âme humaine, l'essentiel de la vie psychique :

L'inconscient est la vie psychique  

Freud, invoquant la notion de vie psychique, revient donc à la notion d'âme, l'esprit étant plutôt assimilé à la conscience, selon le modèle de Descartes.

Les élèves doivent donc être en mesure de distinguer : 

Une réflexion plus approfondie sur la notion d'inconscient semble difficilement pouvoir faire l'impasse sur les questions suivantes :

Qu'est-ce qui justifie de recourir à l'hypothèse de l'existence de l'inconscient ?

Quelle la légitimité de cette hypothèse ? Est-elle scientifique ? Il s'agira ici, en s'appuyant sur une perspective historique et médicale, en rappelant quelques cas cliniques de personnes souffrant d'hystérie, de montrer comme est née cette hypothèse et comment Freud a tenté de généraliser la notion d'inconscient, qu'il posera comme « modèle » de toute vie psychique (voir le texte plus bas).

Ce moment important de la réflexion permet aussi de discuter avec les élèves sur la valeur scientifique d'une hypothèse, et de montrer que l' hypothèse d'un inconscient a toujours fait l'objet d'une reprise théorique par Freud, à partir de cas cliniques. La psychanalyse n'est donc pas un système mais une pratique, une certaine méthode de guérison.

Qu'est-ce que l'inconscient? Comment se construit-il ?

L'enjeu ici est de mieux identifier la notion d'inconscient en s'appuyant notamment sur la seconde topique ( version définitive de 1920 ) et de mettre au clair les trois concepts fondamentaux qui définissent le psychisme humain :

Les notions de symptôme, d'acte manqué et de lapsus (voir le texte plus bas), et enfin de rêve doivent aussi être définies et conceptualisées.

Le rêve est la voie royale de l'exploration de l'inconscient 

Il en va de même pour le concept de refoulement, de névrose et le fameux complexe d'Oedipe, dont les élèves ont souvent entendu parler sans vraiment être capables d'expliquer en quoi ce « stade » constitue une étape essentielle du développement de la personnalité.       

Il  est important de passer du temps sur ce travail de conceptualisation, pour éviter une compréhension hâtive et caricaturale de la pensée freudienne.

En quoi l'hypothèse de l'inconscient bouleverse une conception de l'homme jusque-là admise par une certaine tradition philosophique ?

Si l'hypothèse de l'inconscient apparaît nécessaire pour expliquer certains phénomènes de la vie psychique, en quoi bouleverse-t-elle une conception de l'homme jusque-là admise par une certaine tradition philosophique ?

En effet, la découverte de l'inconscient semble faire voler en éclats une certaine conception du sujet, et par voie de conséquence, la liberté qu'on lui attribuait comme la plus grande des qualités humaines :

le moi n'est pas maître dans sa maison 

selon une formule célèbre de Freud.

En effet, si nous sommes le jeu de déterminismes inconscients, si la conscience que nous avons de nous et de nos actes se nourrit d'illusions sur nous-mêmes, que reste-t-il de notre capacité à être libre, à être vraiment auteur de notre vie ?

Il devient alors pertinent de rappeler, contrairement à certaines interprétations qui ont pu être faites, que si « le sujet de l'inconscient » (Lacan) est effectivement le résultat d'une histoire (nous sommes ce que le passé a fait de nous) ; si ce que nous sommes vraiment échappe à notre conscience, l'homme n'est cependant pas esclave de son inconscient et demeure capable de reprendre à son compte son histoire, sa vie intérieure, pour se connaître et se libérer des déterminismes qui peuvent peser sur lui. (voir le texte de Freud plus bas)

Mise en perspective de la notion d'inconscient 

La notion d'inconscient peut aisément être articulée avec d'autres notions du programme, en raison de son caractère « polémique » et donc problématique ; comme nous l'avons vu, l'hypothèse d'un inconscient n'est pas sans soulever de nombreuses questions philosophiques.

Quelques lectures essentielles sur l'inconscient 

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